Bakou : un Grand Prix décevant mais un circuit séduisant

De quoi installer durablement la course au calendrier

Par Emmanuel Touzot

22 juin 2016 - 17:10
Bakou : un Grand Prix décevant (...)

L’arrivée d’un circuit aussi atypique que celui de Bakou dans le calendrier de la Formule 1 est toujours un événement, comme l’avait été le premier Grand Prix nocturne à Singapour. Décrié au niveau de son premier secteur, essentiellement à cause de nombreux virages à angles droits, le circuit de Bakou a récolté quelques critiques négatives mais une grande majorité d’avis positifs.

Entre la partie étroite en montée dans la vieille ville et le retour jusqu’à la ligne d’arrivée qui s’effectue en descente et sur de longs virages rapides, les deux derniers tiers du tracé de Bakou ont séduit pilotes et observateurs. Le virage 15 et son freinage en appui ont tendu de nombreux pièges tout au long du week-end, l’enchaînement autour du château n’a fait qu’une victime mais pas n’importe laquelle en la personne de Lewis Hamilton, et le cadre visuel de la ville azérie a séduit tous les acteurs et spectateurs du Grand Prix d’Europe.

Des ingrédients qui laissaient espérer une course folle, que l’on imaginait truffée d’incidents en tous genres et d’innombrables accidents dans le virage 15, mais il n’en a rien été. Le piège dans lequel nous sommes tombés est d’avoir pris les courses de GP2 comme références en matière de spectacle en sous estimant la fougue des jeunes loups de la catégorie et en imaginant que les pilotes de F1 se laisseraient aller à de tels débordements.

Il n’en a rien été et malgré de nombreux errements en essais, les 22 acteurs de la catégorie reine ne se sont pas laissés avoir en course et pour la troisième fois seulement de la saison, aucune voiture de sécurité n’a été déployée entre l’extinction des feux et le drapeau à damiers. Sans Esteban Gutierrez au départ, aucun de morceau de carbone n’aurait volé dimanche après-midi dans la capitale de l’Azerbaïdjan !

Avec un Nico Rosberg éblouissant et un Lewis Hamilton en difficulté et donc à l’économie, la course n’a pas connu le grain de folie qu’on lui espérait et s’est lentement transformée en une procession réglée par les stratégies. De plus, l’utilisation du DRS sur la longue ligne droite de plus de deux kilomètres facilitait des dépassements qui auraient quand même pu avoir lieu grâce à l’aspiration, et ce sera probablement un point revu l’an prochain.

Pour autant, on ne peut pas qualifier cette première édition d’échec car on sait que les premières courses sur un nouveau circuit ne sont pas toujours réussies, notamment à cause de la prudence des pilotes découvrant le tracé. Et c’est bien ce qu’il s’est passé dimanche, même si l’on a vu le rythme accélérer en fin de course. De quoi laisser penser que la deuxième édition sera plus animée que celle de ce week-end, car les limites sont désormais trouvées dans toutes les conditions, que ce soit avec le plein ou sans carburant mais aussi avec des pneus frais ou en fin de vie.

En attendant de voir des rebondissements sur le circuit urbain de Bakou, on a pu admirer les plans et les caméras embarquées offerts par les monoplaces arpentant les rues qui forment ce nouveau tracé. On peut également se satisfaire de l’apparition, pour la première fois depuis l’autre Grand Prix en ville imaginé par Hermann Tilke, d’un circuit unique, atypique, et qui tranche à la fois avec toutes les réalisations de l’Allemand mais aussi avec les caractéristiques classiques des courses urbaines. De quoi augurer d’une seconde édition bien meilleure avec des F1 qui seront plus larges et plus rapides et un circuit qui sera toujours aussi séduisant.

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