Button étrille Villeneuve et Ralf Schumacher dans son dernier livre

Tout le monde en prend pour son grade

Par Alexandre C.

22 juin 2018 - 08:11
Button étrille Villeneuve et Ralf (...)

Dans sa nouvelle autobiographie "Une vie à la limite", aujourd’hui disponible en Français chez l’éditeur Talent Sport, Jenson Button distille anecdotes et faits croustillants sur ce qu’il a vu ou entendu lors de sa longue carrière en F1.

Le Britannique se souvient de ses premiers moments chez Williams, et même de ses « dix premières secondes » dans l’écurie, lorsqu’il avait encore du mal à « retenir ses larmes », fou de joie.

« Alors, soudainement, Ralf Schumacher est rentré dans la pièce, a fait face à Frank Williams et a fait sa meilleure tête de diva. ‘Je ne viens pas demain s’il n’y a pas de voiture à ma disposition’, a-t-il lancé. »

« Et j’ai pensé : ‘Bon sang, tu ne peux pas parler à Frank comme ça. Mais Frank n’a pas été perturbé et Ralf a continué, comme une vraie Mariah Carey… ‘Je veux dire, Frank, s’il n’y a pas de voiture pour m’attendre à l’extérieur de l’hôtel pour moi, ou si la voiture est en retard, je ne viens pas, je ne viens pas aux essais’. »

Jenson Button rapporte que Frank Williams a promis à Ralf, son pilote exigeant et un tantinet « superstar », que l’écurie prendrait ses dispositions pour le satisfaire. Et le directeur de l’écurie a alors lancé à Ralf : « Et, voici quelque chose de plus important, Ralf : j’ai choisi Jenson comme second pilote. »

« Ralf a alors regardé Frank et moi-même, et il a dit, de manière impérieuse, ‘Oui, je sais.’ »

« Ralf le savait-il vraiment ? Ou était-il juste un petit c… ? Qui peut le dire ? De toute façon, c’était une manière étrange de commencer une relation avec un coéquipier » poursuit Button.

« Ralf était toujours un peu inquiet face à moi, comme s’il avait peur que j’usurpe sa place. Il ne m’a jamais traité comme un égal, peut-être à cause de mon âge, ou de la barrière de la langue. »

Si les relations entre Jenson Button et Ralf Schumacher ont donc été pour le moins épineuses, le champion du monde 2009 s’entendait au contraire à merveille avec David Coulthard.

« Au début de ma carrière, DC m’a pris sous son aile. Nous avions l’habitude de passer du temps ensemble, de partir en vacances ensemble avec nos petites amies et ainsi de suite. Lors d’un voyage en bateau, de Monaco jusqu’à la Sicile puis jusqu’à la Sardaigne, je me rappelle qu’on était sur le navire, assis, à boire des Bloody Marys, et ce pendant tout le trajet jusqu’en Sicile ! »

« Et nous sommes retournés sur la terre ferme, pour continuer à boire, sans se douter qu’on avait attiré du monde, puisqu’il devait y avoir 15 paparazzi qui nous attendaient sur le quai. »

« Nous sommes retournés sur le bateau et nous avons continué à faire la fête. Et les choses sont un peu allées dans tous les sens, jusqu’à ce que DC annonce : ‘OK, je vais leur offrir un spectacle, à ces photographes’. Il a enlevé tous ses habits et a plongé vers eux, il allait se jeter sur eux… Et je l’ai comme plaqué, à la manière d’un joueur de rugby, pour lui éviter un moment de honte. Allait-il vraiment le faire ? C’est DC. Le fait est qu’il s’en rappela ; et il m’en remercia après-coup et a ensuite raconté à tout le monde comment je l’avais sauvé du ridicule. C’est tout lui. »

David Coulthard était donc assez facile à vivre, même s’il fallait gérer sa consommation d’alcool… Ce qui est sûr, c’est que l’Ecossais n’est pas aussi soupe-au-lait qu’un certain Jacques Villeneuve, l’homme derrière le projet BAR.

Le Canadien n’a jamais connu une franche réussite avec son écurie, et cela l’a rendu peut-être un peu aigri. Le consultant de Canal + en prend franchement pour son grade dans le livre de Jenson.

« La seule personne qui ne me voulait pas dans une BAR, quand j’ai rejoint l’équipe en 2003, c’était Jacques Villeneuve » se rappelle Jenson Button.

« Lors de notre première conférence de presse, on lui a demandé ce qu’il pensait de son nouveau coéquipier. ‘Eh bien’, a-t-il dit, ‘il est inexpérimenté, il a le look d’un chanteur de boys band.’ Il avait ouvert les hostilités et cela m’a dérouté. »

« Après cela, Jacques ne m’a plus parlé. Il ne me regardait même pas. Si nous nous croisions dans le paddock, il trouvait quelque chose d’autre d’intéressant à regarder ailleurs. »

« Au premier Grand Prix en Australie, il était censé rentrer aux stands au 30e tour et moi au 31e. Cependant, Jacques avait économisé un peu d’essence lors du premier relais et n’était pas rentré, même s’il avait été appelé aux stands. A la place, il rentra délibérément au 31e tour, en sachant que je ne pourrais que ravitailler à sa suite. »

« Pourquoi l’a-t-il fait ? C’était un jeu psychologique en partie, et aussi parce qu’il voulait me battre. Mais c’était une sale manœuvre, pour un pilote de sa qualité, assez incompréhensible. En tant qu’ancien champion du monde, il aurait dû savoir l’importance de garder l’équipe de son côté, et avec cet acte d’irritabilité, il avait tourné l’équipe contre lui. »

Cette autobiographie est assurément une pépite pour tous les fans de Formule 1 qui voudraient en savoir plus sur les coulisses du sport.

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