Gerhard Berger pense que Nico Rosberg reviendra en F1

Dans quelques années...

Par Franck Drui

6 décembre 2016 - 17:41
Gerhard Berger pense que Nico Rosberg

Gerhard Berger n´est pas seulement un ancien pilote de Formule 1. Il est aussi un proche de la famille Rosberg et a notamment négocié le nouveau contrat du nouveau champion du monde lors de cette saison. Finalement, ce contrat n´a plus lieu d´être puisque Nico Rosberg a officialisé son départ de la catégorie reine.

Quelque part, Berger n´en revient toujours pas. Il faut dire que Rosberg a fait preuve d´une discrétion à toute épreuve.

« Ce fut une énorme surprise, aussi pour moi. Lors de la finale du championnat du monde, il n´y a eu aucun signe d´une telle décision. J´ai reçu de lui un SMS une demi-journée avant l´annonce. Au premier abord, je n´ai pas su du tout ce que je devais faire avec cette nouvelle. Et le lendemain, il l´a vraiment fait. »

L´Autrichien tient à faire taire les mauvaises langues, qui prétendent que ce départ est un aveu de faiblesse de la part de Rosberg.

« Je trouve dans sa démission le signe d´une forte personnalité – quand on a un tel contrat dans la poche, en tant que champion du monde, avec la perspective de pouvoir continuer à rouler dans une voiture victorieuse. Au vu de ces évènements, dire "je préfère passer mon temps avec ma famille et à d´autres affaires", c´est une déclaration très forte. Chapeau bas ! Ce n´est pas une chose que tout le monde arrive à mener à bien. »

Cependant, Berger explique qu´il n´aurait pas fait comme le pilote Mercedes.

« J´aurai peut-être dit "bon, je prends l´argent, et si je suis fatigué, alors j´en dépense un peu dans une année de repos, pour pouvoir par la suite de nouveau complètement attaquer lors de la saison, et je deviendrai peut-être un jour de nouveau champion du monde". Mais, non. Nico a fait passer sa décision comme définitive, je trouve ça remarquable. »

L´ancien pilote Ferrari reconnaît qu´être pilote de Formule 1 est particulièrement accaparant. C´est la raison pour laquelle il comprend tout à fait la décision de Rosberg.

« On ne devient pas épuisé, mais c´est quand même comme l´a souligné Nico lors de son explication – cette pression quotidienne, cet effort physique et mental, ce dévouement complet : il ne te reste plus rien pour toi-même, rien pour la famille et les amis. Cela dérange moins certains. Il y a d´autres personnes qui disent "il y a une vie et je ne veux pas la passer en étant dépendant de cette pression". Nico a dit "être champion du monde était mon plus grand but, maintenant, ça suffit". »

Cependant, il rappelle qu´un tel départ n´est pas une chose si facile à décider.

« C´est vachement dur (sic) de sortir de cette vie intensive du jour au lendemain ! Ҫa a été pareil pour moi. Mais personne ne peut remonter le temps. Pour Nico, ça va être particulièrement difficile, parce qu´il est encore très jeune. Il a 31 ans à présent, d´autres pilotes qui ont 35 ou 36 ans signent encore de très bons résultats. »

Berger se montre moins compréhensif vis-à-vis de la réaction de Niki Lauda, qui est un peu en colère, et rappelle qu´être pilote et responsable d´écurie n´est pas la même chose.

« Je l´ai appelé et je lui ai dit "Niki, tu as toi-même fait encore pire, tu as à l´époque dit au beau milieu d´un week-end de Grand Prix, après une séance d´essais libres ’je ne veux plus tourner en rond sur un circuit’." »

« Mais je peux comprendre la mauvaise humeur de Niki. Lorsque tu diriges une écurie et que tu comptes fortement sur un pilote du calibre de Rosberg, et que tu as déjà réussi à placer correctement toutes les pièces de l´énorme puzzle de la saison à venir, et qu´alors une des pièces importantes disparaît, c´est une perte énorme. Bien sûr qu´on est furieux au début, mais ils vont se débrouiller. »

Beaucoup de pilotes ont soudainement pris leur retraite pour ensuite revenir peu de temps après, comme Niki Lauda, Nigel Mansell, Alan Jones, Alain Prost, Kimi Räikkönen et Michael Schumacher. Berger pense que Rosberg ne fera pas exception : il fera un retour dans le sport en tant que pilote.

« Le danger est grand d´affirmer comme cela que c´est définitif, surtout quand on s´en va si jeune et au sommet de sa gloire. Il est alors tout à fait possible que l´on dise deux ans après "je ne veux plus rester à la maison". Peu importe quelles affaires on peut mener, rien n´est comparable avec les sensations procurées par ces voitures et de se retrouver sur la plus haute marche du podium. Puis vient la tentation. Même si Nico dit aujourd´hui qu´il n´est pas question d´un retour, je peux très bien imaginer qu´il va faiblir sur ce point dans quelques années. »

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