Hartley a encore du mal à réaliser qu’il est un pilote de F1

Il revient de loin

Par Alexandre C.

21 mars 2018 - 20:35
Hartley a encore du mal à réaliser (...)

Brendon Hartley est un miraculé de la Formule 1, ou tout comme. En 2009, le Néo-Zélandais signait chez Toro Rosso en tant que pilote de réserve. Un poste de titulaire lui semblait promis à brève échéance.

Cependant, Brendon Hartley n’était pas encore – mentalement y compris – prêt pour faire le grand saut. Il fut renvoyé de la filière Red Bull et alla manger son pain noir en endurance… avec succès, puisqu’il réussit à remporter les 24 Heures du Mans.

« Quand un baquet chez Toro Rosso s’est libéré, ma spirale négative durait depuis un moment. Red Bull l’a remarqué et ils donné le baquet à Jaime Alguersuari » se souvient aujourd’hui Brendon Hartley.

« Je n’oublierai jamais cet appel téléphonique de Helmut Marko. Il m’a dit : Je suis désolé, nous titulariserons Jaime la saison prochaine. Il est si peu bavard… mais ça m’a brisé le cœur. Passer si proche de ce baquet ! J’étais le pilote de réserve, le prochain sur la liste. Mais mes résultats n’étaient pas assez bons. Je l’ai compris aujourd’hui. Mais avec le recul, j’ai mal géré cette situation. Ma confiance s’est brisée, et j’ai eu des pensées négatives… Je ne savais pas quoi faire. Moins d’un an plus tard, Red Bull m’avait retiré son appui financier et soudainement je n’avais plus d’argent et pas d’écurie. »

Brendon Hartley a su heureusement rebondir en WEC, avec Porsche. Comme Helmut Marko remarque autant les échecs que les succès, le directeur de la filière jeunes de Red Bull, aussi puissant que craint, a alors rappelé le Néo-Zélandais pour remplacer, en pleine saison de F1, un Daniil Kvyat jugé défaillant.

Après plusieurs mois de silence et de suspense sur la décision de Red Bull, c’est par un autre appel téléphonique de Marko, cette fois-ci heureux, que Brendon Hartley apprit la bonne nouvelle.

« J’avais appelé Helmut pour lui dire que j’étais quelqu’un de différent qu’il y a huit ou neuf ans et que s’il y avait une opportunité, j’étais prêt pour la saisir. Helmut n’a rien dit. Silence radio. Pendant des mois. Ensuite, mon téléphone a sonné, mon rythme cardiaque s’est accéléré… et j’étais sur le chemin de l’Angleterre pour conduire dans le simulateur Red Bull ! Et deux semaines après, j’étais à Austin pour le Grand Prix. Je suis finalement un pilote de F1. »

C’est maintenant avec émotion et avec une certaine pudeur que Brendon Hartley décrit sa nouvelle situation de pilote titulaire.

« Ces dernières semaines sont passées si vite. J’ai essayé de m’adapter aussi vite que possible. Être le premier Néo-Zélandais depuis 1984 en F1 est un immense honneur… et j’ai toujours du mal à le réaliser. Brendon Hartley, pilote de F1. Même aujourd’hui, je dois me le dire plusieurs fois avant de le croire. »

« Je ne prends rien pour acquis. Je sais exactement combien il est difficile d’arriver en F1 et ce qu’un baquet en F1 signifie. J’espère que je pourrai rendre fiers ma famille, ma femme et tous ceux qui m’ont soutenu quand j’en avais besoin… Et maintenant, un message pour mon équipe, Toro Rosso : allez, amusons-nous un peu ! Je sais que je vais bien m’amuser. Je suis un rookie après tout. »

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos