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Key raconte les coulisses du développement de la future Toro Rosso

Un travail de longue haleine

Par Alexandre C.

10 décembre 2016 - 09:25
Key raconte les coulisses du développeme

James Key, le talentueux et convoité directeur technique de Toro Rosso, ancien de chez Sauber, est actuellement à l’œuvre dans l’ombre de Faenza. L’ingénieur a la lourde tâche de mener tambour battant le développement de la Toro Rosso de 2017 – une tâche plus importante que jamais à l’aube d’un vaste changement de règlement.

James Key, on dit que la F1 prépare une révolution aérodynamique. Est-ce vraiment le cas selon vous ?

Oui, le changement est massif. Honnêtement, du point de vue de la suspension et des pneus, c’est le changement le plus important dont j’ai personnellement fait l’expérience en presque 19 ans de présence en F1. Du point de vue du châssis, c’est le changement le plus important depuis deux décennies, plus important même que celui de 2009, et certainement plus important qu’en 2014. Ce sont des moments excitants que nous vivons ! En fait, il y a deux processus en cours. Premièrement, vous avez une quantité énorme de recherches à faire pour comprendre comment construire une voiture avec ce nouveau règlement, sans aucune expérience de ces éléments en réalité, parce que pendant longtemps, nous ne pouvons travailler que dans le monde virtuel. Ce processus prendra fin en janvier. Deuxièmement, vous roulerez sur la piste lors des essais hivernaux, et après cela, vous disputerez la saison en conservant tout ce travail qui pendant longtemps n’a existé que dans votre monde virtuel. Nous avons prudemment commencé le projet de 2017 en septembre 2015, donc cela fait 14 mois maintenant. Mais en septembre 2015, les réglementations du châssis n’avaient pas été finalisées, mais nous avons pensé qu’avec n’importe quel changement de ce type, plus tôt vous commencez, mieux c’est.

Comment avez-vous plus précisément organisé ce calendrier ?

Nous avions un cadre défini pour les réglementations, qui à la fin a changé sur quelques points subtils avant d’être finalisé. Ce n’était pas un gros changement mais le sport a adopté un ensemble de réglementations légèrement moins agressif. Nous sommes tombés d’accord sur ce point autour de mars-avril 2016. Nous savions que les pneus seraient plus larges et nous avons obtenu leurs dimensions lorsque nous allions commencer à travailler dessus. Ces dimensions ont été aussi affinées, mais pas à un degré significatif. Nous avons commencé à travailler sur le concept de la voiture autour de septembre 2015, simplement pour voir ce qu’il signifiait, et ensuite, alors que le règlement évoluait, nous avons changé nos plans en conséquence. Cela fera 17 mois de travail avant que la voiture soit sur la piste.

Travailler sur un nouveau règlement, construire des voitures plus racées, plus rapides, n’est-ce pas plus intéressant ?

Absolument. Nous n’en parlons pas assez – j’aimerais que ce soit le cas. Les ingénieurs, particulièrement en F1, mais aussi dans n’importe quelle industrie où vous travaillez à la limite, sont incroyablement compétitifs. C’est pourquoi ils sont ici. Avoir un nouveau défi avec beaucoup d’inconnues mais en sachant que vous serez opposé à vos homologues dans les autres écuries pour être aussi bon que possible, c’est un défi formidable. C’est quelque chose que tout le monde adore vraiment, dans chaque équipe. C’est réellement intéressant parce que beaucoup d’esprits créatifs sont au travail ici et tout le monde s’assoit et pense : ‘Eh bien, que pouvons-nous faire avec ceci ? Que pouvons-nous rapprocher comme éléments ? Est-ce que ceci ou cela rendra la voiture performante ? Où en sont nos objectifs ?’ Vous n’avez pas d’autre repère que vos propres objectifs internes. Vous pouvez vous tromper horriblement ou vous pouvez viser le cœur de la cible. Nous ne le saurons pas vraiment avant la séance de qualifications à Melbourne, finalement. Mais vous devez passer par tout le processus nécessaire pour faire fonctionner exactement ce dont vous avez besoin pour que la voiture de 2017 soit compétitive. Je ne sais pas si nous en avons fait assez et je pense qu’aucune autre équipe ne le sait non plus, mais c’est un moment palpitant…

Emmenez-nous dans l’envers du décor… Que se passe-t-il dans les coulisses de vos usines à Faenza et Bicester en ce moment ?

Nous fabriquons les parties les plus importantes de la voiture de 2017. Les châssis sont en train d’être construits et les délais sont tenus. Il est encore assez tôt. Le premier châssis est bien avancé et vraiment en bonne voie. La construction du deuxième a probablement démarré. La boîte de vitesses est aussi en cours de fabrication, comme d’autres composants, mais tout cela est produit à la fois en interne et par des fournisseurs extérieurs. Tout cela bat son plein en ce moment. Nous menons un travail de recherche et développement aussi pour savoir ce qui pourra être bien fait à temps pour les essais hivernaux. Du point de vue du développement, nous travaillons à fond, c’est bien normal. Nous avons un hiver chargé devant nous. Avec ces nouveaux règlements, nous prêtons une attention particulière aux charges sur la voiture, qui seront bien plus importantes en raison des vitesses en courbe bien plus élevées. Donc nous avons besoin de nous assurer que ce sera le cas, mais nous n’avons pas la moindre expérience de ces voitures encore, donc nous devons procéder à une double vérification pour voir si nous sommes robustes structurellement, comme nous pensons l’être en théorie. Donc il y a un programme de tests hivernaux chargé. Nous sommes, en même temps, à la table de discussion pour décider des développements qui seront planifiés en début de saison. Ils sont lancés depuis quelque temps aussi et nous nous attendons à toutes sortes de possibilités pour ces évolutions en début de saison.

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