Les directeurs d’équipe contre une guerre des pneumatiques

Pour des raisons d’équité

Par Franck Drui

22 mai 2015 - 10:24
Les directeurs d'équipe contre une

Il semblerait que les pneumatiques Pirelli ne soient que moyennement appréciés du côté des pilotes, qui verraient bien un concurrent comme Michelin revenir afin d’assister à une émulation entre deux manufacturier pour proposer les meilleures gommes possibles. Mais les opinions diffèrent dans le camp des directeurs d’équipe.

Paul Hembery, directeur de Pirelli, commence par faire le point sur l’appel d’offres de 2017.

«  Nous n’écrivons pas les règlements en Formule 1, déclare-t-il. Nous sommes impliqués dans plus de 250 championnats, dont environ 90 avec des manufacturiers de pneus multiples. Ça dépend donc de ce que la discipline exige, puisqu’il faut en comprendre les règles, analyser les implications financières car on ne peut pas s’engager sans avoir connaissance de tous les paramètres. »

« Pour le moment, l’appel d’offres n’est sensé désigner qu’un unique manufacturier, donc je serai peut-être là en 2017, ou peut-être bien que je regarderai tout ça sur un bateau avec une coupe de champagne. Quand j’y pense, la deuxième option me paraît meilleure en fait. Il y aura une phase où la FIA évaluera les compétences des candidats, puis les aspects commerciaux seront passés en revue. Nous en saurons probablement plus avant la fin de l’année. »

Même si Fernando Alonso, se remémorant des années chez Renault et notamment 2006, verrait d’un bon œil le retour d’une compétition entre manufacturiers de pneus, les patrons d’écurie Franz Tost, Christian Horner, Robert Fernley et Toto Wolff sont en revanche unanimement contre.

« J’espère simplement qu’il n’y aura pas de guerre de pneus, commence Tost, parce que ça voudra dire que deux équipes auront de bons pneus et les autres les rebuts. C’était comme ça du temps de Michelin et Bridgestone : Renault et donc Alonso à l’époque pour l’un, et Ferrari avec Schumacher pour l’autre, pourquoi croyez-vous qu’ils marchaient aussi bien ? Si le cas de figure se présente à nouveau, ce sera la même chose : avec deux manufacturiers, deux équipes seront privilégiées et auront les meilleures gommes. Avec trois manufacturiers, trois équipes. Après la Formule 1 décidée par les moteurs, nous aurons la Formule 1 des pneus. Une fois les moteurs stabilisés, nous nous jetterions dans le problème suivant. »

« Je crois que Franz a très bien résumé, enchaine Horner, un seul manufacturier garantit l’équité pour toutes les équipes. En temps de guerre des pneumatiques, les efforts sont dirigés vers le front qui a le plus de chances de l’emporter et les coûts explosent, car il faut développer la voiture autour du pneu. Je pense ainsi que le manufacturier unique a permis à Red Bull de connaître le succès en tant qu’équipe indépendante, succès qui, je crois, lui aurait échappé si la compétition avait été ouverte au niveau des gommes. »

Fernley doit quant à lui bien avouer que « le manufacturier de pneus unique est l’une des choses que la Formule 1 a très bien faites, et nous ne devrions pas la changer. »

Wolff se contera d’un simple « Franz et moi sommes tous les deux Autrichiens et utilisons donc les mêmes mots. » Clair et net.

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