Lewis Hamilton veut préserver une part de danger en F1

"Je suis un peu vieux jeu"

Par Franck Drui

27 juin 2016 - 08:22

Lewis Hamilton estime que piloter en repoussant les limites fait toute la saveur de la Formule 1. Malheureusement, il constate que plus le temps passe, plus la discipline s’affadit.

Tout comme Sebastian Vettel, il pense que le danger est un facteur inhérent à la course automobile. C’est pourquoi il préfèrerait pouvoir éliminer les larges zones de dégagement présentes sur les nouveaux circuits.

« Le danger est ce qui m’a attiré vers la Formule 1. Ce sport est dangereux. On est à la limite. Bien entendu, je ne veux pas d’accident ni me blesser sérieusement. On doit toujours travailler sur la sécurité mais il faut reconnaitre que la F1 est devenue très sûre. »

Le champion du monde en titre a parfois du mal à se reconnaître dans le discours de ses collègues.

« Lors des réunions des pilotes, certains débattent toujours pour savoir si la piste est assez lisse. Ils ne veulent aucune bosse qui pourrait les faire sortir de la route ou les faire taper dans un mur de protection. Dans ces moments-là, je me rends compte que je suis un peu vieux-jeu. » avoue-t-il.

Hamilton est parfois surpris des débats que la sécurité peut engendrer. Il n’a pas besoin de chercher bien longtemps pour donner un exemple qui étaie ses propos.

« C’est comme à Bakou où ils voulaient élargir l’entrée de la voie des stands, considérée comme dangereuse. Je me disais que ça ne l’était pas du tout ! Bien sûr que l’entrée était difficile mais c’est ainsi que ça doit être. »

Hamilton se montre nostalgique des anciens tracés où la moindre erreur ne pardonnait pas.

« Les circuits traditionnels me manquent, ceux où on ne pouvait pas si facilement se permettre de dépasser la ligne blanche. Maintenant, c’est possible de le faire et de revenir sur la piste. Cela rend l’initiation des jeunes pilotes plus aisée. Le facteur ’peur’ s’est déplacé, il n’est plus au niveau de la ligne blanche mais plus loin, au niveau des murs. C’est pourquoi un jeune comme Max Verstappen peut arriver en F1 et s’en sortir. C’est tout simplement plus facile. »

« J’aime faire face au danger et le respecter. C’est comme pour un dresseur de cobra, il est habitué mais... il y a toujours le risque qu’il vous morde. »