Mercedes, Red Bull et les jeunes pilotes : des philosophies opposées

Roulez jeunesse ?

Par Alexandre C.

22 janvier 2017 - 13:36
Mercedes, Red Bull et les jeunes (...)

Après la retraite de Nico Rosberg, Mercedes avait en somme trois pistes possibles pour trouver un nouveau pilote : deux menaient aux pilotes juniors de l’écurie, Pascal Wehrlein et Esteban Ocon ; l’autre, plus prudente, consistait à débaucher un pilote plus expérimenté – Valtteri Bottas, qui fut finalement l’heureux élu.

Un tel choix pose cependant question. Mercedes envoie en effet un mauvais signal aux membres et prétendants de son programme junior : l’écurie n’est pas prête à faire confiance à ses jeunes au point de leur confier un baquet, même en cas de nécessité.

Pour rassurer son monde, Toto Wolff a motivé sa décision en s’affichant en père protecteur : « Il ne faut pas briser des carrières en allant trop vite. Je ne veux pas brûler les jeunes en qui nous croyons. » Mais Pascal Wehrlein et Esteban Ocon reverront-ils vraiment un jour une telle opportunité de piloter dans l’écurie-mère ?

Du côté d’Helmut Marko, on est loin d’afficher la même opinion. Le responsable de la filière jeunes chez Red Bull, fidèle à sa devise (« Pas de risque, pas de plaisir ! »), a assuré que l’écurie autrichienne aurait choisi un de ses jeunes dans ce cas-là.

Le choix osé de faire confiance à Max Verstappen s’est révélé ô combien payant chez Red Bull. Ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux ? La défense de Toto Wolff est encore davantage affaiblie si l’on considère que le Néerlandais n’avait pas même été sacré champion de GP3. Or, Pascal Wehrlein a démontré ses qualités en DTM (champion dès sa première année) et avec Manor (avec un point ramené en Autriche). Esteban Ocon a lui été titré en F3 européenne et en GP3 (face à Max Verstappen), et sa dernière course exceptionnelle au Brésil démontre l’étendue de ses progrès.

Mercedes se retrouve sûrement prisonnière de son statut de triple championne du monde. L’écurie allemande se doit d’afficher un certain standing aux yeux du monde. Elle adopte en cela la stratégie de Ferrari, qui a rarement fait confiance aux jeunes loups. La conséquence de cela ? Ferrari n’a jamais pu faire émerger de jeunes pilotes.

Au fond, peu importe pour Mercedes : tant que l’écurie allemande restera la meilleure du plateau, elle n’aura pas une pénurie de candidats à chaque intersaison. L’écurie allemande ne vise certainement pas le titre de meilleure pépinière de talents. Son manque d’audace la condamne à rester, dans ce domaine, dans l’ombre de Red Bull.

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