Renault n’accorde pas de ‘chèque en blanc’ à l’écurie de course

Renault est une écurie d’usine à l’image de Mercedes ou Ferrari et dispose, c’est entendu, de moyens plus importants que Force India ou Haas.

Pour autant, la maison-mère dirigée par Carlos Ghosn, n’est pas dispendieuse à souhait. L’argent ne coule pas encore à flots à Enstone ou Viry. Nick Chester, le directeur technique de la partie châssis, confirme que Renault ne peut encore disposer des mêmes moyens que les plus grandes écuries de pointe, en raison de la précaution prise par Renault-Nissan au moment de signer les chèques à l’écurie.

« Je ne pense pas que nous aurons jamais un chèque en blanc, malheureusement. Vous devez justifier ce que vous voulez faire, montrer la valeur ajoutée de ce que vous allez obtenir grâce à ces ressources supplémentaires, et vous devez montrer que vous avez été crédibles tout le long. Et je pense que c’est notre cas aujourd’hui. »

Nick Chester se désole quand il se considère, mais se console quand il se compare : celui qui a rejoint Enstone en 2000, reconnaît que Renault est tout de même privilégiée dans la bataille du milieu de grille .

« Nous avons été assez chanceux. Ces deux ou trois dernières années, depuis que Renault a pris le contrôle de l’écurie, nous avons investi un montant considérable dans notre capital. Vous pouvez le voir tout autour de l’usine. Nous avons un atelier de peinture que nous n’avions pas par le passé, nous avons des bâtiments pour mieux développer le châssis, un centre d’usinage… Nous possédons notre propre soufflerie. C’est vraiment un bon outil. C’est un autre domaine dans lequel nous avons beaucoup investi ces deux dernières années, pour bénéficier d’équipements tout dernier cri… Il y a eu des tonnes d’investissements. »

Nick Chester souhaite que Renault développe désormais le plus possible des pièces en interne, car « cela vous donne une meilleure chance de contrôler leur qualité et d’abaisser les délais de développement. »

La pression est aujourd’hui sur l’écurie : pour convaincre la maison-mère d’accorder plus de lignes de crédit encore, Renault doit s’imposer à la 4e place du classement des constructeurs.

« Renault nous observe et nous devons nous assurer de passer au prochain grand palier. C’est juste que vous pouvez vous développer jusqu’à un certain stade… donc nous avons imaginé tout ce que nous devions faire d’ici 2021. Nous montrons que nous avons progressé ces deux dernières années. Donc il faut progresser tout en ayant un bon plan pour s’assurer de sécuriser la réussite du prochain objectif. »