Rosberg avait dû prendre un préparateur mental pour tenir le coup en 2016

Notamment en raison de l’influence des médias

Par Alexandre C.

9 juin 2018 - 14:50
Rosberg avait dû prendre un préparateur

Si Nico Rosberg a décidé de prendre sa retraite en 2016, c’est sans doute parce que la bataille interne avec Lewis Hamilton fut particulièrement rude chez Mercedes. L’Allemand, qui n’ambitionne pas de revenir en F1, en a dit plus récemment sur les coulisses de cette petite guerre civile. Il révèle notamment que ses propres mécaniciens se sont soudainement méfiés de lui un jour, ce qui l’a poussé à consulter un préparateur mental.

« Pour moi, la F1 est un livre que j’ai refermé, et je peux regarder ma carrière avec le sourire. C’était si incroyable. J’ai mis tout ce que j’avais pour gagner le titre en 2016, mais c’est ce qu’il faut faire si vous voulez battre l’autre gars ! »

« Mais je ne suis plus un compétiteur, donc je suis ouvert à une certaine forme de neutralité, prêt à rire de nouveau de la F1. Pourquoi pas ? J’ai beaucoup de respect pour Lewis, pour ce qu’il a accompli. Bien sûr, nous avons connu des moments fous et intenses, mais c’est inévitable j’imagine si vous vous battez pour le championnat. »

« Nous étions tellement compétitifs. Bien sûr, je disais que je prenais les courses les unes après les autres, mais c’était ma défense à ce moment. Je n’ai jamais admis [cet avantage compétitif] sur le moment. Je n’en parlais pas, je travaillais étroitement avec un ‘coach mental’. »

« Durant cette bataille, les médias avaient un si grand pouvoir… ils ne le réalisaient pas. Ils ont influencé mon équipe d’ingénieurs parce qu’ils avaient lu un jour un article disant que ‘Rosberg critiquait son équipe’. Et j’étais assis près d’eux quand ils lisaient ces articles durant un week-end de course. Et ce genre de choses a une influence, donc les pilotes doivent accorder une grande importance au jeu médiatique. »

« La bataille avec Lewis était intense, et parfois, elle était proche de la limite. Mais il ne faut pas s’attendre à autre chose quand seulement deux gars, dans la même équipe, luttent pour le titre. »

Nico Rosberg avait passé un pacte en secret avec sa femme : s’il venait à gagner le titre, il prendrait son retraite. L’Allemand n’avait pas dit à son père Keke qu’il avait un pris un tel engagement, ce qui explique sa surprise sur le moment.

« Quand j’ai dit à mon père que je prenais ma retraite, il a répondu par un long silence, puisque vous vous habituez au succès, et quand c’est le cas, vous en voulez plus. Mon père était mon premier fan et prenait du plaisir avec ces succès, et soudainement, tout était fini. Ma mère était très contente que ce soit fini. Elle n’avait pas besoin de vivre d’autres moments effrayants dans sa vie. Mon père est un immense fan de sport auto, mais aujourd’hui il comprend ma décision, parce qu’il voit que je suis heureux. Et il a aussi gagné en sérénité je pense, donc il est heureux que je sois passé à autre chose. »

La nouvelle carrière de Nico Rosberg se mène sur le plan des affaires : l’ancien pilote Williams s’investit particulièrement dans le domaine de la voiture électrique.

« Nous sommes au début d’une révolution énergétique et écologique. Tout le monde commence à s’y intéresser, même les ados y pensent. C’est une époque fascinante parce que nous pouvons jouer un grand rôle pour faire progresser la mobilité. »

« Quand j’étais en F1, je n’étais au courant de rien de ce qui se passait dans le monde. La seule chose que je savais, c’était comment gagner la prochaine course, comment battre Lewis. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai comme redécouvert le monde. J’étais champion du monde de F1, j’avais pu cocher cette case, j’avais consacré ma vie à cet objectif. »

« Je ne voulais pas passer mon temps sur une plage. J’avais profité d’une expérience utile, qui m’avait ouvert les yeux. J’avais toujours adoré la technologie et l’ingénierie, j’avais suivi des cours à l’Imperial Collège à Londres, donc j’ai toujours pu utiliser cet avantage en F1. »

« Maintenant, j’ai repris une entreprise d’ingénierie appelée TRE et nous concevons et faisons du travail de recherche pour les voitures électriques. Nous avons aidé Schaeffler à développer un bus électrique autonome. J’ai aussi mon équipe de kart. Donc la passion pour la course sera toujours là. »

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