Une pénalité ’très sévère’ selon Gutiérrez

La cohérence des commissaires de piste remise en question

Par Franck Drui

28 août 2016 - 11:15
Une pénalité 'très sévère'

Samedi matin à Spa, Pascal Wehrlein a bien failli emboutir un Esteban Gutiérrez particulièrement lent au sommet du Raidillon. Après un passage sur l’herbe pour l’Allemand et une pénalité de 5 places sur la grille pour le pilote Haas, ce dernier s’avoue mécontent de la décision des commissaires, et pour cause : Kevin Magnussen s’est lui aussi rendu coupable d’un blocage involontaire sur Sebastian Vettel - à Blanchimont cette fois - sans pour autant écoper de la moindre pénalité.

« C’est très sévère, surtout si on considère que Magnussen n’a rien eu du tout, déclare ainsi Gutiérrez. C’est aux commissaires de décider de la pénalité, mais qu’ils soient au moins cohérents, ce qui n’a pas été le cas. Je les respecte beaucoup et suis allé m’expliquer, mais cette décision finale… c’est injuste quand vous écopez d’une pénalité de 5 places sur la grille pendant qu’un autre est dans un cas de figure similaire en piste mais n’est pas puni. »

Gutiérrez affirme cependant avoir tenté de gérer au mieux cette mésaventure, qui lui est tombée dessus sans crier gare.

« Je pense que c’est une erreur de communication regrettable. Je ne l’ai évidemment pas fait exprès et c’était bien sûr une situation à risque dans ce virage. Mais en gros, je n’ai pas eu le message de mes ingénieurs pour me signaler que Wehrlein arrivait comme une fusée. J’ai laissé de la place à droite, mais je ne pouvais pas m’écarter rapidement de la trajectoire parce qu’il arrivait très vite et que si j’avais bougé dans la mauvaise direction, ça aurait pu être bien pire. J’ai vu qu’il avait essayé de passer à gauche avant de tenter à droite, alors c’est typiquement le genre de situation où il vaut mieux garder le cap. »

De son côté, Wehrlein s’est évidemment fait une grosse frayeur...

« C’est vraiment passé près et je me suis fait peur. On ne voit rien en sortie d’Eau Rouge, il était sur un tour lent, contrairement à moi, la différence de vitesse devait être de plus de 100 km/h et j’ai de plus été très surpris qu’il soit sur la trajectoire. J’ai ensuite cru qu’il resterait sur la droite et me suis donc décalé vers la gauche, mais il a de nouveau changé de direction alors pour éviter un gros accident, j’ai été sur l’herbe. J’aurais facilement pu y perdre la voiture mais ça n’est heureusement pas arrivé. Je ne suis pas fâché contre lui, j’apprécie beaucoup Esteban mais c’était vraiment dangereux.  »

Et si Günther Steiner plaide coupable, lui aussi se dit chagriné par les différences de traitement au niveau des commissaires de piste.

« Je suis quelque peu mécontent de cette histoire avec Esteban, avance ainsi le directeur de Haas. Il a reçu une pénalité que je pense être injuste et un peu sévère. Nous avons commis une erreur mais ce n’est pas de sa faute, vraiment. Notre ingénieur s’est laissé distraire et n’a pas vu Wehrlein arriver. C’était une erreur, je n’essaie pas de sauver la face, mais 5 places de pénalité… il faut être cohérent dans ces décisions et je pense que ça n’a pas du tout été le cas ici. Nous nous sommes plantés et avons présenté nos excuses, qu’ils ont je pense acceptées. Nous ne contestons pas les faits mais la pénalité. »

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