Williams : Nous devions restructurer notre département technique

L’arrivée de Pat Symonds était nécessaire

Par Franck Drui

4 août 2013 - 13:28
Williams : Nous devions restructurer

Williams a marqué son premier point dimanche passé en Hongrie et si c’est un grand soulagement pour tout le monde dans cette équipe, ce point offert par Pastor Maldonado ne fait pas oublier que cette saison est assez catastrophique pour elle jusqu’à présent. On est très loin des objectifs fixés en début de saison...

L’année passée, sous la direction technique de Mike Coughlan, l’équipe Williams semblait pourtant avoir repris du poil de la bête. Pastor Maldonado avait en effet remporté une victoire éclatante en Espagne avant de briller régulièrement aux avant-postes, mais sans réussir toutefois à reproduire sa performance de Barcelone. Mais depuis le début de la saison 2013, l’étoile de Mike Coughlan a pâli aussi vite que l’équipe Williams s’est enfoncé dans le fond des classements. Le divorce était devenu inévitable.

“A la fin de l’année passée, nous pensions vraiment avoir progressé avec la voiture,” commente Claire Williams, la directrice adjointe de l’équipe fondée par son père. “Mais nous avons commencé cette saison très loin du niveau que nous espérions. Ce fut très décevant pour tout le monde dans l’équipe, mais nous nous sommes tous retroussés les manches pour redresser la barre. Nous avions des objectifs à atteindre, mais les courses passaient et il est devenu évident pour nous que nous ne progressions pas aussi vite que souhaité.”

“Nous nous sommes donc penché vers notre équipe technique afin d’identifier l’origine de nos problèmes, car en F1 tout va très vite et vous êtes obligé de suivre le mouvement. Si vous ne le faites pas, vous avez de sérieux problèmes. Nous prenions le risque de terminer la saison avec aucun point au championnat, ce qui n’aurait pas été acceptable. Mike (Coughlan) n’a passé que très peu de temps chez nous - 18 mois - mais il a très bien travaillé pour nous à la fin de l’année 2011 et en 2012.”

“Nous avons finalement trouvé un accord à l’amiable avec Mike, car nous avions besoin de changer des choses à la tête de notre département technique et il a été assez gentil pour accepter ça. Nous devions nous tourner vers quelqu’un d’autre,” poursuit Claire Williams.

Ce quelqu’un d’autre est Pat Symonds qui a travaillé ces dernières années avec Marussia mais qui doit sa réputation (bonne et mauvaise) à sa très longue collaboration avec Flavio Briatore chez Benetton et ensuite chez Renault.

“Il est très difficile de trouver du personnel technique de très haut niveau lorsqu’on dispose de très peu de temps et nous nous estimons chanceux d’avoir trouvé Pat qui était disponible. Il n’était en effet que consultant chez Marussia. Il commencera à travailler pour nous dès le 19 août et il pourra donc avoir un impact immédiat sur nos performances, ce qui est du rarement vu en F1. J’espère qu’il pourra améliorer la FW35 avant la fin de la saison et ensuite nous aider dans le développement de la FW36 de l’année prochaine. C’est l’objectif que nous lui avons donné.”

“Nous sommes bien conscients que ce n’est pas un magicien. Nous serions naïfs de penser qu’un seul homme qui arrive dans une organisation qui en compte 550 de plus ne va pas tout changer en l’espace de quelques mois. Il y a encore beaucoup de travail à faire en coulisses,” ajoute-t-elle.

Pat Symonds ne va pas redresser Williams d’un coup de baguette magique d’autant plus que cette équipe a probablement d’autres problèmes que les compétences de son directeur technique. Il est en effet probable que la soufflerie de Williams ne fournit pas des données très fiables. Mais Pat Symonds devra aussi s’attaquer à l’organisation du travail de son équipe technique puisque c’est la mission principale d’un directeur technique.

“Nous avons besoin de son expérience. Williams sait comment gagner des courses, nous l’avons fait pendant de nombreuses années, mais nous ne gagnons plus régulièrement depuis un certain temps. Pat a gagné des courses régulièrement pendant trois décennies, il a remporté plusieurs titres et c’est quelqu’un de très calme. Le fait qu’il était disponible est un signe du destin.”

L’équipe Williams pourrait-elle se retrouver en position financière délicate l’année prochaine à cause d’une mauvaise position dans le championnat des constructeurs cette saison ?

“Nous n’entamons jamais une saison en nous disant que nous allons contribuer au budget de l’année prochaine avec un bon classement dans le championnat des constructeurs. Ce ne serait pas très judicieux de faire ça. Nous faisons bien sûr des estimations, mais nous ne comptons pas sur l’arrivée éventuelle de cet argent, car ce serait dangereux."

"Nous nous concentrons au contraire sur l’argent qui vient de nos partenaires commerciaux et sur celui qui provient de notre département d’engineering. Du point de vue commercial, ce dernier se porte très bien. Nous devons toutefois relever un challenge financier important. Le prix des moteurs est très nettement à la hausse, mais nous avons un objectif pour l’année prochaine et celui-ci est de remporter des victoires et pour cela, il nous faut un bon budget. Nous pouvons compter sur par moins de 25 partenaires, dont la plupart sont là pour le long terme et déjà engagés pour 2014.”

Le plus gros partenaire c’est bien sûr PDVSA. Des rumeurs évoquent un retrait suite au décès de Hugo Chavez et à la pression des parlementaires vénézuéliens. Claire Williams rassure.

"PDVSA est un partenaire à long terme et ils seront encore là l’an prochain."

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