Ils auraient dû être en F1 : Gary Paffett

L’éternel essayeur de McLaren

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3 août 2013 - 15:00
Ils auraient dû être en F1 : Gary (…)

Un pilote a-t-il déjà passé autant de temps que Gary Paffett au volant d’une Formule 1 sans jamais prendre le départ d’une course ? « Plusieurs personnes sûrement, mais je ne vois pas qui ! » plaisante l’intéressé.

L’Anglais est pilote d’essais pour McLaren depuis le début de saison 2006 et il semble évident que ses rêves d’être un jour titulaire se soient envolés. Paffett ne crache pas non plus dans la soupe, entre ce poste et sa carrière en DTM, il n’est pas le plus mal loti des pilotes.

Mais comment expliquer qu’un talent manifeste comme lui n’ait jamais eu sa chance ? Un mauvais timing, c’est évident, mais il a aussi été tributaire de toutes les déclarations que McLaren, et surtout Ron Dennis, ont prises en ne pensant pas à lui. Retour sur les faits.

Gary Paffett a limé le bitume des petites pistes dans divers championnats de karting régionaux lors de ses jeunes années. En 1996, à l’âge de 14 ans, il gagne le McLaren Mercedes Karting Champion of the Future, qui est son premier contact avec l’écurie de Woking.

Repéré et manifestement réputé, il passe du karting à la monoplace l’année suivante. Avec succès, puisqu’en deux ans il remporte deux titres en Formule Vauxhall, dans les deux classes qui composent de championnat. Il gagne à 16 ans le trophée du meilleur jeune pilote de l’année remis conjointement par le British Racing Drivers Club et par McLaren.

Fort de cette distinction et d’un court mais joli palmarès, il gravit un nouvel échelon et passe en Formule 3 britannique qu’il remporte immédiatement. Il va alors dans la très réputée F3 allemande, et gagne le championnat lors de sa deuxième saison pour le compte de l’écurie de Keke Rosberg, une saison 2002 qu’il domine de bout en bout.

Engagé en F3000 pour l’année suivante, son équipe se retire au dernier moment, laissant lui et son équipier d’alors, Nicolas Minassian, sans volant. Le soutien de Mercedes lui permet toutefois de signer un contrat en DTM avec l’écurie de Rosberg.

Trois saisons plus tard, Gary Paffett vient d’enchaîner une place de vice-champion et un titre de champion dans la discipline, et de par ses contacts avec Mercedes, intéresse vivement McLaren. Il passe la saison 2006 dans le rôle du troisième pilote, laissant le DTM sans champion.

A la moitié de la saison 2006, McLaren n’est pas en très grande forme (ça reste à ce jour sa dernière saison sans victoire), et touche le fond à Indianapolis quand Juan Pablo Montoya percute Kimi Raikkonen, provoquant l’abandon des deux MP4-21 et d’une demi-douzaine de concurrents.

Le Colombien quitte avec effet immédiat la Formule 1, par la petite porte, pour rejoindre Chip Ganassi en NASCAR. « C’était ma première opportunité cette année-là. Je suis encore assez frustré de ne pas avoir eu ma chance » explique Paffett.

« Je n’ai jamais eu d’explication concrète sur cette décision. J’ai eu d’autres opportunités mais aucune sérieuse avec McLaren. Il y avait des discussions avec Sauber en 2005. J’avais un contrat pour courir avec Prodrive s’ils étaient venus en F1 ».

Prodrive, l’écurie de David Richards qui faisait notamment courir les Subaru en WRC et l’écurie Arden, dirigée par Christian Horner en F3000, était également responsable des Aston Martin en Endurance.

La structure annonce son intention de venir en Formule 1 en 2006 et est bien partie pour s’engager mais le projet avorte, laissant de nouveau Gary Paffett sur la touche.

« Difficile de savoir comment ça se serait passé, certaines personnes font du super boulot en Formule 1 et produisent rapidement de bonnes voitures. D’autres n’y arrivent pas et pilotent année après année en cherchant à avoir de bons volants, ce qui doit être assez frustrant » continue Paffett.

« Je n’ai jamais fermé une porte à un volant en F1 » tient-il à préciser, « Il y a juste eu des opportunités qui n’ont pas fonctionné ».

Paffett a depuis repris sa carrière en DTM, sans réussir à faire le saut effectué plus récemment par Paul di Resta. Il continue à lutter pour la victoire, année après année, dans la structure officielle Mercedes. Il effectue également de nombreux essais pour McLaren, notamment l’hiver et lors des essais jeunes pilotes.

Ressent-il le besoin de rouler en course ? « Non, pas vraiment. Si je ne prends jamais le départ d’une course je ne serai pas déçu, je suis heureux avec ce que j’ai. Ce serait bien, mais je n’en ressens pas le besoin ».

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