Même avec une meilleure stratégie, Vettel n’aurait pu gagner à Budapest

C’est en tout cas James Allison qui le dit

Par Alexandre C.

3 août 2018 - 10:03
Même avec une meilleure stratégie, (…)

A Budapest dimanche dernier, alors qu’il menait la course, Sebastian Vettel est rentré aux stands et est ressorti derrière Valtteri Bottas, en 3e place. Gêné par des retardataires, l’Allemand a aussi perdu deux secondes aux stands puisque ses mécaniciens mirent du temps à fixer ses roues.

Sans tout ce temps perdu derrière Valtteri Bottas, Sebastian Vettel aurait-il pu remonter en ultratendres sur Lewis Hamilton, qui menait la course ?

Nul ne pourra totalement le savoir bien sûr. Mais James Allison, le directeur technique de Mercedes, estime que Vettel « n’aurait pas été capable » d’aller chercher Lewis Hamilton.

« Quand il est ressorti derrière Valtteri, il ne l’a pas tout de suite dépassé. Il avait des ultratendres neufs à ce moment, et Valtteri avait des tendres assez usés, qui avaient déjà 20 tours environ. »

« Et Vettel n’a été en aucune manière une menace pour Valtteri, jusqu’à ce que les pneus de Valtteri atteignent presque la barre des cinquante tours. Donc il est extrêmement de difficile de voir comment il aurait pu avoir le niveau de performance requis pour aller chercher Lewis, et le dépasser plus tard durant la course. »

Si les pneus de Valtteri Bottas étaient autant usés, c’est parce que le Finlandais avait dû s’arrêter plus tôt que prévu pour couvrir à son tour l’arrêt de Kimi Räikkönen. Mais n’aurait-il pas été judicieux de laisser davantage en piste Bottas ?

« Avec le recul, nous aurions pu le faire » reconnait James Allison. « Est-ce que cela aurait fait une différence ? Difficile de le dire… »

« Kimi Räikkönen était quelques secondes derrière Valtteri lors de son premier arrêt, donc nous avions un petit matelas d’avance. Nous n’avions pas forcément à réagir un tour plus tard, et nous avions même disposé d’un peu d’avance supplémentaire puisque l’arrêt de Kimi Räikkönen fut un fait assez lent. »

« Donc même si nous aurions pu laisser Valtteri en piste, nous avions pensé qu’il serait bon d’arrêter aussi Valtteri, puisque son arrêt aux stands aurait pu aussi mal se passer, et nous ne voulions définitivement pas perdre une place par rapport à Kimi Räikkönen en jouant la carte chance plus que de raison. Donc nous avons été, peut-être, oui, un peu conservateurs, nous aurions pu sans doute faire deux tours supplémentaires avec Valtteri sur son premier relais, pour qu’il soit un peu moins vulnérable à la fin de la course. »

« Mais la réalité, c’est que nous avons perdu la gomme six ou sept tours avant l’arrivée, et ces deux tours n’auraient fait aucune différence. »

Mercedes aurait également pu arrêter Valtteri Bottas au moment de l’entrée en piste de la voiture de sécurité virtuelle pour chausser des ultratendres, mais là encore, le choix conservateur a été préféré par James Allison.

« Si nous avions eu la garantie que la voiture de sécurité virtuelle allait durer assez longtemps pour nous permettre d’arrêter Valtteri, nous l’aurions fait, sans aucun doute. Le problème, c’est que la voiture qui avait occasionné une voiture de sécurité virtuelle, s’était arrêtée près d’une zone de dégagement et seules quelques secondes seraient donc nécessaires pour les commissaires pour l’enlever – et la voiture de sécurité virtuelle n’aurait ainsi pas duré longtemps. »

« Il aurait été regrettable pour nous de nous retrouver dans un no-man’s land, en arrêtant Valtteri alors même que la période de voiture de sécurité virtuelle s’arrêterait. »

« Donc à la fin, nous avons décidé de rester sur notre stratégie, qui était de conserver, en prenant des risques, notre seconde place, en pensant que dans le pire des cas, nous finirions 4e. Pour la deuxième place en effet, ça n’a pas fonctionné… mais le résultat de Valtteri fut encore pire que prévu, en raison de ces collisions, ce qui l’a fait chuter à la cinquième place, derrière Daniel Ricciardo. »

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