Interview avec Mick Schumacher, nouveau champion de F2

Il n’arrive toujours pas à y croire

Par Camille Komaël

6 décembre 2020 - 18:10
Interview avec Mick Schumacher, (…)

Bienvenue pour une conférence de presse spéciale avec le champion de Formule 2 2020, Mick Schumacher. Mick, quel effet ça fait d’entendre ça ?

Ca rend bien.

Est-ce que vous pouvez déjà y croire ? Vous êtes arrivé dans cette pièce et vous avez demandé si ça s’était vraiment passé.

Pas encore, ça pourrait prendre du temps, mais c’est clairement un bon sentiment.

Essayez de nous expliquer, si vous pouvez, ce que ce titre signifie pour vous.

Disons que c’était une course très excitante. Je suis un peu déçu de ça, je pense que c’est à ça que je pense maintenant. Je suis un peu déçu par ma performance. Cependant, on en a fait assez sur l’année entière pour nous donner cette opportunité d’avoir une mauvaise course, comme cela s’est passé. Aujourd’hui n’était clairement pas facile. C’était très venteux et il y avait beaucoup de sable. Bien sûr nous sommes dans le désert, donc avec le vent les conditions n’étaient pas les mêmes qu’hier. Ce n’était vraiment pas facile. Ce qui compte, c’est où on en est maintenant.

Si on regarde l’année dans son ensemble, depuis le début de la saison vous saviez qu’il fallait faire une grosse année si vous vouliez monter en Formule 1, est-ce que vous avez ressenti de la pression à cause de ça ?

Pas vraiment. C’était surtout que j’attendais beaucoup de moi. Je voulais accomplir quelque chose moi-même. Je voulais me prouver à moi-même que je suis là pour une raison. Evidemment, le début de saison n’était pas comme on l’avait prévu. On a pas réussi à tout assembler et c’était principalement ma faute. Je pense que l’équipe a été géniale toute l’année. Mais après, course après course, les podiums ont commencé à s’accumuler, avec aussi ces deux victoires. Je suis désolé, c’est difficile pour moi de parler !

On comprend totalement. La compétition était féroce toute l’année et techniquement, mathématiquement, cinq pilotes étaient toujours dans la lutte en arrivant sur cette dernière manche. Qu’est-ce qui selon vous a fait la différence sur la saison, et ce week-end ?

Je crois que c’est la relation que j’ai avec l’équipe. C’est vraiment ça. Je connais ces gars, mon équipe en F2, depuis deux ans, et l’équipe entière depuis cinq ans. Je crois que ça crée un lien. Ca crée une confiance et c’est très important dans un championnat. A des moments qui ont pu être difficiles, on a réussi à se serrer les coudes et à se motiver pour continuer d’attaquer, pour continuer à travailler sur nous-mêmes, pour continuer à essayer et à avancer, et c’est ce que nous avons fait.

Aujourd’hui c’était une course à deux contre Callum. Dans quel état d’esprit vous êtes vous levé ce matin et comment cela a rapidement changé après quatre virages dans la course ?

Bien sûr mon but était de gagner la dernière course. Je vous crois que nous aurions eu la vitesse. Malheureusement, j’ai beaucoup bloqué les roues en arrivant au virage 4, je crois que j’ai sur-estimé l’adhérence et je croyais que j’avais plus d’adhérence que j’en avais en réalité, donc j’ai bloqué les roues. Après ça, j’ai essayé de rester devant Callum, essayé de les ralentir le plus possible, en rapprochant tout le monde derrière moi. Mais après ça, les roues continuaient de se bloquer et à la fin la décision la plus sûre et la meilleure était de rentrer aux stands et changer de pneus.

J’imagine que le résultat final de cette course ne va pas être votre moment fort de cette saison, mais est-ce qu’il y a une manche ou une course qui se détache cette année ?

Hier. Je crois qu’on avait tout à perdre et on savait que Callum était rapide, et on savait qu’il allait progresser. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à progresser dans le classement autant qu’on l’a fait. On a finit septième au drapeau à damiers, et sixième au résultat final, avec le meilleur tour en course. Je n’aurais jamais pensé qu’on pouvait progresser autant. Je pense qu’en tant qu’équipe on a vraiment formé qu’un. C’était chaque événement qui s’emboitait avec le prochain. Un dépassement qui amenait l’autre. Tout s’est déroulé parfaitement et c’était un super sentiment.

Ca a quand même été un intense week-end et tout ce que vous avez pu faire jusqu’ici c’est venir ici et parler avec nous. Est-ce que vous avez pu appeler quelqu’un ? Comment vous allez célébrer le titre ?

Pas encore non, malheureusement. Ca a été serré et pressé, mais c’était génial d’avoir ces dix minutes avec l’équipe pour célébrer, prendre des photos et se créer de bons souvenirs. Ce sont des souvenirs que je garderai pour toujours. Les célébrations viendront plus tard.

Vous avez clairement un lien fort avec cette équipe, masi vous allez changer d’équipe l’an prochain avec HAAS en Formule 1, ce qui a déjà été confirmé. A quel point cela était-il important pour vous de grimper en F1 en tant que champion de F2 ?

Très important je crois. Si vous ajoutez un titre de champion à votre CV pour arriver en F1, c’est toujours génial. J’en avais déjà un en F3 et maintenant j’ai aussi celui de F2, un des meilleurs championnats qui soit. Etre capable de gagner ce championnat contre cette grosse compétition, Dan Ticktum était en F3 quand on s’est battus, et maintenant cette année avec Callum Ilott, que je connais très bien de la Ferrari Driver Academy. Ca a été un grand défi et je crois que plus le niveau est relevé, plus on se développe en tant que pilote. Je crois que c’est tout ça que je vais emporter avec moi en F1.

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