Turquie, samedi : Ogier en tête... pour deux dixièmes !

Journée désastreuse pour Tänak et Neuville

Par Franck Drui

14 septembre 2019 - 18:51
Turquie, samedi : Ogier en tête... (…)

ES8 : Ogier à l’attaque

Sébastien Ogier a fait une démonstration impressionnante dans la première spéciale du samedi matin au Rally Turkey pour se rapprocher à une seconde du leader, son équipier Esapekka Lappi.

Le Français a été l’unique pilote en mesure de parier sur une monte mixte de deux pneus durs et deux medium sur sa Citroën C3. Ce choix a payé puisqu’il a parcouru les 33,00 km d’Yeşilbelde 16’’7 plus rapidement que Lappi, pourtant auteur du deuxième chrono.

“J’ai été surpris qu’assez peu de pilotes les choisissent (les pneus medium). J’ai essayé de les préserver tout au long de la spéciale et pour l’instant, ça a l’air d’aller”, a dit Ogier, qui se retrouve à seulement une seconde de la tête.

Sa satisfaction contrastait avec le désespoir de Thierry Neuville. Le Belge a entamé la spéciale à 0’’7 d’Ogier et suivait le rythme du champion en titre aux chronos intermédiaires. Cependant, une erreur après 17 km lui a coûté plus de 4’30, le renvoyant à la neuvième place.

“Il y avait un virage à droite très long suivi d’un gauche dans la poussière que je n’ai pas vu”, a dit le pilote Hyundai. “Une pierre m’a expédié en dehors de la route et j’ai dû y revenir.”

Lappi était détendu malgré la performance de son équipier. “Ça me va, rien de grave. Le capot s’est mis à s’ouvrir, je pense que je secouais tellement la voiture que le loquet a sauté, alors ça bougeait pas mal. Seb a fait un chrono de dingue. Comme je ne suis pas aussi bon pour gérer l’usure des gommes, je ne peux utiliser les medium”, a-t-il reconnu.

Teemu Suninen a récupéré la troisième place sur sa Ford Fiesta après le problème de Neuville, mais le Finlandais est mis sous une forte pression par Andreas Mikkelsen. Le Norvégien a réalisé le troisième chrono bien qu’ayant manqué un virage et calé le moteur de sa i20. Il s’est rapproché à 3’’9 du Finlandais de M-Sport.

Le leader du championnat, Ott Tänak, a été le troisième à s’élancer après ses ennuis de la veille. Il a été handicapé, dans sa quête d’une remontée au classement général, par la terre meuble à balayer.

“De cette position (sur la route), on n’a aucune chance. C’est meuble, glissant et piégeur, le feeling n’est pas génial”, a dit le pilote Toyota qui est désormais septième au général.

ES9-10 : Lappi contient Ogier

Esapekka Lappi a résisté aux attaques d’un Sébastien Ogier déterminé à prendre la tête du Rally Turkey à l’issue d’une matinée de samedi mouvementée qui a vu le leader du championnat WRC, Ott Tänak, abandonner.

Lappi a terminé la boucle de trois spéciales avec dix secondes d’avance sur son coéquipier chez Citroën, mais l’attention s’est reportée sur l’abandon rapide de Tänak dont la Toyota Yaris n’est pas repartie sur la liaison menant au départ des 8,75 km de Datça.

“Je suis arrivé ici, j’ai commencé à mettre mon casque pour monter dans la voiture, et impossible de la démarrer”, a expliqué Tänak. “C’est quelque chose du côté électrique je suppose, tout est en mode sécurité. Cinq kilomètres avant, on s’est arrêtés pour ravitailler, on est repartis et tout allait bien.”

Concernant l’impact sur sa quête du titre, l’Estonien a ajouté : “Ça rend tout plus facile, plus besoin de rien contrôler, juste de revenir dans la lutte. De telles choses continuent de nous arriver. On doit rester forts et passer à la suite, mais difficile de lutter pour un championnat avec autant de soucis.”

Cet abandon est survenu peu après qu’un de ses rivaux pour le titre, Thierry Neuville, a perdu quatre minutes en glissant en dehors de la route – laissant le troisième larron qu’est Ogier en bonne position pour bénéficier des malheurs de ses adversaires.

Après un choix de pneus inspiré dans la première spéciale du jour qui a permis au champion du monde de revenir à une seconde de Lappi, un deuxième chrono dans Datça et une victoire dans l’ultra-rapide Kizlan ont permis au Finlandais de porter son avance à 10’’0.

“Cela a été une matinée sans souci et le rythme a été régulier. Dans la première spéciale, je n’ai pas du tout pu rivaliser avec Seb, il a très bien géré les pneus. Cela nous rend confiants dans le fait que nous allons dans la bonne direction sur terre, mais ce n’est pas fini”, a déclaré Lappi.

Le pari d’Ogier de mixer les Michelin durs et medium a donc été récompensé. “Je pense qu’on était un peu à la limite avec ce choix, mais ça a fonctionné. Il n’y a aucune raison de prendre des risques mais il reste quelques conditions cassantes à affronter, alors ce n’est pas terminé”, a-t-il expliqué.

Les pilotes des deux C3 comptent une minute d’avance sur Andreas Mikkelsen et sa Hyundai. Le Norvégien s’est montré le plus rapide dans Datça et n’a jamais terminé en dehors du top 3 ce matin, dépassant Teemu Suninen et repoussant à 12’’6 le pilote de la Ford Fiesta.

Dani Sordo est cinquième sur la deuxième i20 la mieux classée, déterminé à maintenir derrière lui les deux Yaris de Jari-Matti Latvala et Kris Meeke. L’Espagnol a 25’’7 d’avance sur Latvala, qui est passé devant Meeke à la faveur d’un tête-à-queue de ce dernier dans Kizlan.

Un Neuville découragé, Pontus Tidemand et le leader du WRC 2, Kajetan Kajetanowicz, complètent le top 10 provisoire.

Après ES13 : Ogier leader pour deux dixièmes

Sébastien Ogier compte une mince avance de 0’’2 sur son équipier chez Citroën Racing, Esapekka Lappi, samedi soir sur le Rally Turkey – au terme d’une journée désastreuse pour ses rivaux dans la course au titre, Ott Tänak et Thierry Neuville.

Ogier et Lappi ont remporté chacun deux des six spéciales caillouteuses proches de Marmaris, par des températures avoisinant les 35°C. Le Français a inversé l’ordre de la première étape en dépassant l’autre C3 de son collègue dans l’avant-dernière spéciale après que celui-ci a calé dans une épingle.

Cette journée a donc été mauvaise pour le leader du Championnat du Monde FIA des Rallyes, Ott Tänak, qui a abandonné sur le secteur de liaison menant à la deuxième spéciale du jour quand l’unité de contrôle moteur de sa Toyota Yaris est tombé en panne.

La deuxième étape n’a pas été bien meilleure pour Neuville, deuxième au championnat et troisième vendredi soir. Il est sorti de la route dans la poussière en suspension de la première spéciale et plus de quatre minutes se sont écoulées avant que sa Hyundai ne reparte. Il est désormais huitième.

Ogier, alors à près de 18 secondes de Lappi, a parié ce matin sur un package mixte de deux pneus Michelin durs et deux medium. Il en a recueilli les dividendes en parcourant les 33,00 km de la spéciale d’ouverture en 16’’7 de moins que Lappi, son plus proche poursuivant dans celle-ci.

Puis le Français a superbement géré ses gommes dans les deux spéciales restantes de la matinée, avant de réitérer son attaque l’après-midi lors du second passage dans la longue spéciale alors que l’usure des pneus était extrême. Il était en position parfaite pour profiter de la petite erreur de Lappi.

“C’était toujours un peu risqué d’être agressif dans le choix des pneus mais j’étais confiant dans le fait que ça fonctionnerait. C’était un vrai défi cet après-midi car les routes étaient très abrasives et j’ai fini la boucle avec de vrais slicks sur la voiture. Nos rivaux ont eu des ennuis, maintenant on doit finir le boulot demain”, a déclaré Ogier.
Ott Tänak a dû abandonner sur la liaison suivant l’ES8, l’ECU de sa Yaris étant tombé en panne.

Andreas Mikkelsen a dépassé Teemu Suninen pour la quatrième place mais ce dernier a bien lutté et maintenu sa Ford Fiesta à 9’’8 seulement, en fin d’étape, de l’20 pilotée par le Norvégien.

Dani Sordo est un solitaire cinquième sur une autre Hyundai, à près d’une minute de Suninen et pas loin de 50 secondes devant la Yaris de Jari-Matti Latvala.

Le Finlandais est passé devant son équipier Kris Meeke à la faveur d’un tête-à-queue de celui-ci le matin. Le Britannique a repris l’avantage dans l’avant-dernière spéciale, avant de glisser en dehors de la route dans la suivante avec ses pneus très usés et de se retrouver à 15’’1 de Latvala.

Derrière Neuville, Pontus Tidemand et le leader du WRC 2, Kajetan Kajetanowicz, complètent toujours le top 10.

L’étape finale et de poche du dimanche ne comprendra que 38,62 km répartis sur quatre spéciales. Le second passage dans les 7,05 km de Marmaris fera office de Wolf Power Stage avec des points de bonus pour les cinq équipages les plus rapides.

CLASSEMENT JOUR 2

1. Ogier / Ingrassia (Citroën C3 WRC) 3h20’12’’0
2. Lappi / Ferm (Citroën C3 WRC) +0.2’’
3. Mikkelsen / Jaeger (Hyundai i20 WRC) +1’17’’1
4. Suninen / Lehtinen (Ford Fiesta WRC) +1’26’’9
5. Sordo / Del Barrio (Hyundai i20 WRC) +2’24’’7
6. Latvala / Anttila (Toyota Yaris WRC) +3’14’’4
7. Meeke / Marshall (Toyota Yaris WRC) +3’29’’5
8. Neuville / Gilsoul (Hyundai i20 WRC) +4’38’’2
9. Tidemand / Floene (Ford Fiesta WRC) +6’55’’8

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