Rosberg : Battre Lewis, c’est énorme !

Soulagé, fier et heureux

Par Franck Drui

28 novembre 2016 - 07:35
Rosberg : Battre Lewis, c'est (…)

Nico Rosberg a réalisé son rêve : devenir champion du monde, tout comme son père. Le pilote Mercedes peut enfin savourer le résultat du travail acharné et constant qu´il a fourni tout au long de la saison.

Rosberg revient sur la course d´Abu Dhabi, qui n´a pas été des plus simples pour lui. Il a notamment vécu deux moments particulièrement stressants : lorsque son ingénieur de course lui a dit qu´il devait absolument doubler Verstappen, l´Allemand s´est payé des sueurs froides.

« Je ne voulais pas entendre ça. C´était vraiment dur, c´était une sensation vraiment épouvantable. »

Et bien évidemment à la fin de la course, au fur et à mesure qu´il s´approchait du titre : « Les 10 derniers tours ont été difficiles. Les autres ont commencé à ce moment-là à se rapprocher. Je ne savais pas ce que Lewis faisait et jusqu´où il allait aller. Il aurait pu tout aussi bien songer à faire quelque chose de vraiment extrême. C´était dur, tout comme la lutte avec Max. Lorsque je l´ai passé – ça a été une sensation incroyable. Je n’avais encore jamais ressenti une telle chose de toute ma vie. »

Lors de ces instants éprouvants, le pilote a eu peur de ne pas arriver à atteindre son but.

« Je suis toujours optimiste et j´y ai cru très fort. Mais il y a eu des moments où c´était dur, comme derrière Verstappen et à la fin de la course. C´est difficile de rester optimiste. »

Rosberg a dû s´accrocher jusqu´à la fin, en s´assurant de garder le maximum de chances, il n´a rien lâché, même lors du dernier tour, lorsque son ingénieur lui a dit que la 3e place suffisait pour lui et qu´il n´y avait pas de problème si jamais Vettel le doublait.

« Vettel avait aussi Verstappen directement derrière lui. Je voulais absolument conserver la deuxième place. Je ne savais pas quelle pagaille ça aurait été devant, si jamais Vettel m´avait passé. »

L´Allemand révèle qu´il a même pensé à attaquer Hamilton.

« J´ai essayé, mais Lewis a vraiment bien fait les choses. Il mettait les gaz entre le virage d´arrivée jusqu´à la moitié du deuxième secteur : on ne peut dépasser qu´à cet endroit.
Je n´ai jamais été assez proche pour tenter quelque chose. »

Le nouveau champion du monde est fier d´avoir réussi à dominer son coéquipier.

« Il est un des meilleurs pilotes de tous les temps. Et c´est exactement ça qui m´apporte encore plus de joie aujourd´hui. Battre Lewis sur 21 courses, c´est énorme. »

« C´était sûrement ma meilleure saison. Mais lors de la dernière course, on n´a pas vu le vrai Nico. La pression rend plus lent. C´était difficile. C´est pourquoi je suis heureux d´en être venu à bout. Et lors de cette dernière course, on a vu le meilleur Lewis possible. Il n´avait plus aucune pression. Il était super motivé et complètement concentré. Il a tellement travaillé, comme jamais auparavant. Et il n’avait plus rien à perdre, alors que j´avais la pression du leader du championnat. A partir de Suzuka, la pression est devenue plus forte. »

C´est un Rosberg différent que l´on a vu piloter tout au long de la saison. Même lui s´en rend compte, il a su se montrer meilleur dans les duels.

« Je me suis clairement amélioré dans les luttes roues contre roues. C´était un domaine dans lequel Lewis était plus fort, ça lui a donné un avantage. Et ça m´a aussi réussi : on l´a vu lors de cette course. »

Sa volonté d´aborder et de gérer les courses une par une a été également un atout déterminant dans son succès.

« J´ai senti que c´était la bonne approche. Le désir de devenir champion du monde était immense. Je voulais tenir ça éloigné de moi et ça a fonctionné. Ҫa a beaucoup participé au succès. La raison pour laquelle il aurait été mauvais de penser au titre est Lewis Hamilton. Il riposte toujours, c´est toujours difficile de le battre. »

Quant au fait qu´Hamilton a essayé de le bloquer en ralentissant, Rosberg ne voit pas l´intérêt d´en faire tout un plat, même si le comportement du Britannique l´a surpris.

« Je ne m´y attendais pas. C´était peut-être un peu naïf, mais nous n´avons plus besoin de parler de ça. On peut comprendre le point de vue de l´équipe. Nous appliquons les choses de la même manière tout au long de l´année et ça ne change pas, parce que c´est la dernière course. Mais d´un autre côté, on peut aussi comprendre Lewis. Il s´agit du championnat du monde. Il lutte et il doit essayer de faire quelque chose différemment. Je veux en rester là. J´ai gagné, c´est pourquoi je peux être au-dessus de ça. »

Le pilote a aussi une pensée pour le premier coéquipier qu´il a eu chez Mercedes, Michael Schumacher.

« J´espère qu´il peut se rendre compte que j´ai gagné maintenant. Ce serait bien. Il fait aussi partie de ce succès. Il a poussé pendant 3 ans pour que l´équipe arrive en tête. Ce fut une expérience très intéressante. Il est le meilleur pilote de tous les temps. Nous nous sommes poussés l´un l´autre et nous nous sommes sûrement mutuellement copiés. »

Malgré son bonheur qui est à son comble, Rosberg garde les pieds sur terre, même s´il fait partie à présent du club très fermé des champions du monde de F1.

« Pour moi, c´est simplement une expérience de plus qui me rend plus fort. Sinon, ça ne fait aucune différence. »

Pour ce qui est du numéro qu´arborera sa prochaine monoplace, il faudra attendre encore un peu, pour savoir quelle option Rosberg va choisir. Le numéro 1 ou toujours le 6 ?

« Je n´y ai pas encore réfléchi. Le 6 est mon numéro porte-bonheur. Mon père a aussi gagné avec le chiffre 6, c´est la raison pour laquelle je l´ai choisi. »

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