Spa 2004 : Quand McLaren remporte son pari (partie 1)

« Oh noooooooon le moteur de Kimi a cassé… », « Et allez, le week-end commence mal, déjà une casse moteur et 10 places de pénalité sur la grille », « Comment le moteur de Räikkönen peut casser alors qu’on vient de lui changer ?! », « Non seulement la voiture casse tout le temps mais en plus quand elle finit, elle est même pas performante ! », « Vous avez une corde ? »

Début de la saison 2004, les courses s’enchaînent et se ressemblent pour McLaren, les fans s’arrachent les cheveux. Kimi Räikkönen est victime de 4 casses moteurs en 7 week-ends de course, en ayant même deux en un week-end à Bahreïn. Au Grand Prix d’Europe, les deux McLaren abandonnent toutes deux sur casse moteur… alors que Coulthard en avait déjà connu une le samedi. Et quand enfin les deux McLaren rallient l’arrivée, elles le font dans le peloton, en 8è et 12è ou 10è et 11è position (Saint-Marin et Espagne).

En un mot : la catastrophe. Tellement qu’un journaliste britannique, Bob McKenzie, fait le pari que McLaren ne gagnera pas un seul Grand Prix en 2004. Il précise que s’il perd le pari, il fera un tour du circuit de Silverstone en courant, tout nu ! On se dit qu’il ne prend pas un grand risque… Mais c’est sans compter la réaction de l’écurie de Woking qui introduit une version B de sa monoplace, et les performances s’améliorent, avec un premier podium pour Räikkönen en Grande-Bretagne.

McLaren arrive pourtant à Spa après un énième abandon de Räikkönen en Hongrie et une arrivée hors des points de Coulthard. Michael Schumacher ne connaît pas ce genre de problème et débarque à Spa, terre de ses débuts et de son premier succès en F1, avec un septième titre mondial dans le viseur, et Ferrari a déjà son titre constructeurs en poche. A noter que ce Grand Prix de Belgique marque le 700è GP de la Scuderia en F1.

C’est quand qu’il pleut ?

Les essais libres du vendredi se déroulent sur une piste sèche et – miracle – aucune McLaren ne casse son moteur Mercedes. Samedi matin, la météo est toute autre et la troisième séance d’essais libres est annulée à cause du brouillard, tandis que la quatrième, qui se déroule sous la pluie, est elle réduite, toujours à cause du brouillard.

Les qualifications démarrent sous la pluie, et lors de la première séance, les Ferrari trustent les deux premières places, Schumacher devant Barrichello.

Pour la deuxième séance de qualification, l’ordre de départ est l’ordre inverse de la séance 1. Pré-qualifié 10è, Jenson Button part en pneus pluie mais la piste s’était améliorée et il fallait des pneus intermédiaires. Jarno Trulli, qui partait juste après Button, ne fait pas la même erreur et signe la pole provisoire avec sa Renault, en pneus intermédiaires. Alonso et Coulthard ne peuvent le battre. C’est au tour de Juan-Pablo Montoya de s’élancer. Mais la chance n’est pas avec le Colombien, qui part en pneus intermédiaires également : la pluie se met à tomber !

Fisichella, Massa, Räikkönen, Barrichello et Schumacher, qui ne sont pas encore passés, tremblent, voyant leurs espoirs de pole s’envoler avec cette nouvelle averse... Michael Schumacher est le dernier à s’élancer, en pneus pluie cette fois, plus lents que les intermédiaires, et Trulli est toujours en pole. Contre toute attente, le pilote Ferrari est en avance sur le chrono de l’Italien dans les secteurs 1 et 2. Va-t-il signer la pole dans ces moins bonnes conditions ? Le secteur 3 n’est pas assez bon et Schumacher échoue à la deuxième place, à 72 millièmes de Trulli. Räikkönen doit se contenter de la 10è place sur la grille.

Gageons que la 4è place de Coulthard sur la grille n’inquiète pas plus que ça Bob McKenzie (souvenez-vous, le journaliste du pari) qui peut dormir sur ses deux oreilles avant la course. Au moins une Ferrari ou une Renault finiront bien devant une McLaren, pas de risque qu’il aille courir tout nu à Silverstone.

Rendez-vous très bientôt pour la course (demain matin...) ; d’ici-là, n’oubliez pas de revenir à 2013…