Webber : la dégradation des pneus Pirelli a changé la manière de courir

La stratégie de la conservation

Par Camille Komaël

6 juin 2013 - 20:33
Webber : la dégradation des pneus (...)

Les pneus Pirelli de cette année se dégradent très vite, et cela conduit souvent les ingénieurs sur le muret des stands à demander à leurs pilotes de ralentir afin de conserver les gommes le plus longtemps possible.

Mark Webber nous explique qu’on lui demande ainsi de réaliser des temps au tour inférieurs à ce qu’il est capable de faire, simplement pour préserver les pneus : "C’est très, très stratégique, avec des messages du muret des stands comme : ’Voici où en sont les pneus, voici ce qu’on est probablement capables de faire, donc amène-nous là s’il te plait. C’est ton boulot, s’il te plait peux-tu nous sortir ce tour ?’ au lieu de repousser les limites et d’essayer d’aller plus loin."

On le sent, l’Australien n’est pas ravi de cette situation, et il ne s’amuse plus autant qu’avant dans sa Red Bull : "Donc c’est une manière de courir très différente, ça c’est sûr. Vous avez toujours de bons moments dans la voiture, mais c’est dur de dire qu’on est satisfait dans la voiture maintenant."

Si Webber est frustré de ne plus pouvoir attaquer, il n’est pas le seul. Certains pilotes, comme Hamilton, continuent pourtant d’essayer de tirer le maximum de la voiture en course, au risque d’abîmer les pneus plus rapidement que prévu : "Vous voyez toujours des pilotes courir comme Lewis, et je l’ai fait quand il restait trois ou quatre tours à Bahreïn, mais on ne piloterait pas comme ça au septième tour. Ce serait comme vous couper les veines et tuer les pneus, les relais, et toutes ces choses."

"Mais quand il vous reste deux ou trois tours, ce n’est pas un problème", estime le pilote Red Bull, qui ne semble donc pouvoir s’amuser à attaquer avec sa voiture que dans les derniers kilomètres d’un Grand Prix.

Beaucoup d’évolutions ces dernières années

Mark Webber a débuté en Formule 1 en 2002 chez Minardi. A l’époque, les qualifications se déroulaient encore en une heure, avec tous les pilotes en piste, et c’était le meilleur chrono des 60 minutes qui déterminait le poleman. Depuis, on a connu la qualification sur un tour, avec ou sans pré-qualifications, puis le système de différentes séances de qualifications.

C’est pareil pour les pneus selon Webber, et il va falloir s’adapter : "Si on prend le groupe des gars qui ont plus de 100 GPs, ils ont vu différents scénarios de Grands Prix ces derniers temps. Oui, c’est dans nos cordes de faire face à ces défis, comme nous l’avons toujours fait que ce soit avec les V8, les V10, les ravitaillements, les qualifications sur un tour..."

Au moins, l’Australien peut compter sur son expérience : "J’ai déjà vu la plupart des scénarios avec lesquels nous devons jongler, et il est important pour le pilote de pouvoir s’y adapter."

Mark Webber confie tout de même que la situation des pneus peut être tellement extrême que les attaques sont parfois prescrites à peine une fois le départ passé comme à Monaco :
"Mais nous avons vu à Monaco que j’ai commencé à faire attention à mon premier train de pneus dès le troisième virage, et Nico aussi a fait cela. C’est différent, et Monaco était en quelque sorte un cas extrême, avec certains temps au tour dans le rythme des GP2. Donc on peut dire que c’est assez extrême."

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