Zak Brown évoque ses priorités chez McLaren

Il est très ferme sur l’avenir d’Alonso

Par Alexandre C.

26 novembre 2016 - 13:16
Zak Brown évoque ses priorités chez (…)

Zak Brown, nouveau directeur exécutif de McLaren, a accepté des hautes responsabilités dans une écurie qui connaît des difficultés depuis plusieurs années. Il aura la lourde tâche de remplacer Ron Dennis, écarté par les actionnaires de Woking après de si longues années de service.

Brown n’ignore pas l’ampleur du chantier qui est le sien. Au moment de livrer ses premiers mots, ses premiers sentiments, il a visiblement décidé d’adopter une attitude optimiste.

« Ce qui m’a séduit, c’est que l’équipe s’améliore à chaque course. Vous pourriez dire que j’ai choisi le bon moment alors que l’équipe est sur une pente ascendante. Donc vous voyez, je ne suis pas aussi idiot que j’en ai l’air ! Mais soyons sérieux. L’équipe a la plus grande histoire de la F1 et enfant, je la regardais, j’idolâtrais l’ère de Prost et Senna. Maintenant, pouvoir la rejoindre, c’est incroyable. J’ai beaucoup d’amis ici et j’ai fait beaucoup d’affaires avec l’équipe ces dernières années. Et comme je l’ai dit : l’équipe est clairement sur une pente ascendante, donc c’est le bon moment. »

Zak Brown a beau admirer McLaren, il n’en reste pas moins qu’il est un Américain débarquant dans une écurie typiquement britannique. Comment expliquer sa passion pour la F1 et McLaren ?

« Je voulais en réalité courir pour McLaren. C’est la raison pour laquelle je suis venu en Europe, en Angleterre, au début des années 90. Courir en F1, c’était mon désir. Et croyez-le ou non, je suis une fois rentré une voiture de course ! J’ai couru contre Jos Verstappen et Jan Magnussen et c’est amusant de voir leurs enfants en F1 maintenant. Je me sens vraiment vieux du coup… »

Le vieux Zak Brown occupera donc le poste de Directeur Exécutif. La hiérarchie de McLaren semble un peu obscure pour beaucoup d’observateurs… Comment Zak Brown décrirait-il les responsabilités attachées à son poste ?

« Jonathan Neale et moi sommes associés en dernier ressort pour faire tourner l’équipe, sur et en dehors de la piste. Mon poste a été créé après la restructuration de l’entreprise, mais pour le dire simplement, Jonathan et moi travaillerons très étroitement avec le directeur de la compétition Eric Boullier, et le PDG de l’équipe, Jost Capito, pour refaire de l’équipe une équipe victorieuse. »

Brown a une réputation dans le paddock : celle d’être un très bon financier, apte à ramener des fonds à l’entreprise pour qui il le travaille. Est-ce pour cette raison que McLaren, à la recherche de sponsors, l’a recruté ?

« Eh bien, je suis sûr que mes aptitudes commerciales ont joué pour une large part. Pour le moment, la voiture n’est pas couverte à la gloire de nombreuses marques de luxes, comme elle le devrait – ce que nous avons déjà est fantastique, mais nous avons clairement de l’espace pour bien plus de sponsors encore. Jonathan est plus technicien que moi, et je suis plus concentré sur l’aspect commercial qu’il ne l’est, donc ce devrait donner un bon partenariat. Et ne me sous-estimez jamais, je suis un vrai pilote de course ! »

La F1 a cependant du mal ces derniers temps à attirer de nouveaux sponsors. Comment Zak Brown compte-t-il changer la donne pour McLaren ?

« D’abord, bien sûr, vous avez besoin d’une entreprise qui peut se permettre d’être engagée en F1. Ce n’est pas bon marché, mais c’est incroyable la valeur et l’ampleur que l’on donne au sport. Donc oui, ce n’est pas bon marché, mais ça en vaut la peine. Et si vous regardez ce que McLaren représente – une technologie de pointe, un style de vie – vous devez regarder quelles entreprises occupent ce secteur. Et ce qui est aussi à mon agenda, c’est l’industrie en elle-même : comment nous pouvons faire ensemble un meilleur travail, sur le plan du marketing, de la promotion du sport. J’ai parlé de l’arrivée d’un sponsor titre mais ça ne sera pas avant 2018. »

Zak Brown aimerait ainsi faire progresser non seulement McLaren mais encore l’ensemble de la F1, notamment en attirant de nouveaux fans grâce aux réseaux sociaux, une piste déjà envisagée par Liberty Media, les nouveaux propriétaires. En attendant, il va d’abord se concentrer sur l’adaptation à ce nouvel environnement…

« Je vais d’abord observer, apprendre, et communiquer. Il y a beaucoup de choses que je dois apprendre. Je suis chanceux, puisque j’ai été proche de l’équipe pendant de longues années, mais c’était d’un point de vue extérieur. Maintenant, d’un point de vue interne, je dois un peu affiner ma vision avant de commencer à faire quelque chose. Probablement, le changement le plus immédiat, ce sera de baisser la température à Woking, de 21 à 19,5 degrés ! J’aime quand il fait un peu plus froid ! »

Après le thermostat, la deuxième tâche de Brown, un peu plus importante, sera sûrement de convaincre Fernando Alonso de rester au-delà de 2017. L’Espagnol a déjà annoncé que si les règles de l’an prochain ne lui convenaient pas, il pourrait quitter la discipline. Avant même le premier Grand Prix. Tout d’un coup, Brown se fait moins comique…

« Fernando a un engagement ferme de trois ans. Point final. Et avec Fernando et Stoffel, et Jenson, nous avons le line-up le plus cool que vous pouvez imaginer. Donc nous n’avons aucune excuse du côté des pilotes. Ni du côté de la voiture. Jusqu’à présent, je n’ai été impliqué dans aucun développement technique, mais dans le futur, j’en ferai sûrement partie. Je verrai si nous avons les bonnes personnes aux bonnes places et, c’est aussi important, si nous avons les bonnes ressources pour faire le travail. J’ai beaucoup de foi en Eric et Jost. »

Dans l’idéal, quel serait l’objectif de Zak Brown dans un an ? « J’aimerais voir plus de sponsors sur notre voiture. Je veux voir plus de succès en piste, avec probablement en vue un podium. Mais je ne vais pas qu’on me prenne à faire des prédictions. »

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