Les insultes racistes ont motivé Hamilton à en faire plus selon Wolff

Un facteur de motivation qui remonte aux formules junior

Par Alexandre C.

27 octobre 2019 - 16:15
Les insultes racistes ont motivé (…)

Qu’est-ce qui a construit la détermination et la force de caractère dont a fait preuve Lewis Hamilton tout au long de sa carrière ? Toto Wolff croit le savoir, ou du moins, pense avoir percé une partie de cette énigme.

Selon le directeur de Mercedes, les insultes racistes dont Lewis Hamilton a été victime, dans sa carrière junior, ont été pour lui, en réalité, une source de motivation puissante, qui l’a amené là où l’on sait.

« Quand Lewis était plus jeune, il était le seul enfant noir parmi les enfants blancs, et je pense qu’il a été victime d’insultes racistes en piste » explique Toto Wolff.

« Si cela vous arrive à 10 ans, ça vous laisse juste des cicatrices, certainement. Ce sont les cicatrices d’un témoin – d’un témoin de ceux qui ont survécu. »

« Mais ce n’est pas le seul facteur de motivation qui a joué pour lui. »

« Si, alors que vous êtes encore enfant, vous devez faire face à de la discrimination, alors, d’un certain côté, cela renforce votre personnalité ; mais d’un autre côté, ça vous laisse aussi des cicatrices. »

« Des personnalités exceptionnelles tendent à polariser les opinions. Lewis a le cœur sur la main, il a ses opinions, mais en les exprimant, vous courez toujours le risque de polariser. C’est la nature humaine. »

De fait, la diversité ethnique n’est pas aussi répandue en F1 que dans d’autres sports...

« Il faut reconnaître que la F1 n’est pas très ‘diverse’ aujourd’hui » estime Toto Wolff. « Je l’ai appris de Lewis : il est parfois difficile de triompher de la discrimination. »

« Je ne veux pas trop m’exprimer sur mes expériences personnelles, tout ce qui m’a fait prendre conscience de l’importance de ce sujet. C’est une discussion que nous pourrions tenir en privé. »

« Mais regardez cette salle de conférence de presse. Il n’y a pas beaucoup de diversité. Pour nous, c’est très difficile de comprendre que si vous êtes un membre de ces minorités, si vous devez affronter ce genre de situations… c’est très difficile de comprendre cette situation. »

« De mon point de vue, je dirais qu’il n’y a pas de racisme en F1. C’est un environnement plus éduqué. Mais c’est quelque chose de plus subtil, qui est très douloureux, qui fait mal. Et c’est pourquoi, parfois, il faut que nous adoptions une perspective différente. J’ai vraiment appris cela de Lewis, en raison de la perspective différente qui est la sienne. Il m’a expliqué certaines choses, et je ne les avais jamais vues de cette perspective. Ce fut une prise de conscience. »

« Il est donc très important que chacun de nous essaie – c’est mon opinion personnelle – de faire de son mieux pour prendre conscience de ces choses. Il faut peut-être le faire en racontant un peu son histoire personnelle. J’ai vu Lewis le faire. Je l’ai vu changer ses habitudes. Et je pense qu’il faut lui donner du crédit pour cela, il faut le respecter plutôt que pour le critiquer. C’est la puissance des économies d’échelle : si tout le monde change de point de vue sur ces sujets, neuf milliards de personnes changeront de point de vue ; et ce changement doit commencer par vous. Lewis l’a fait, et je pense qu’il a eu raison. »

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